Près de la moitié des femmes entrepreneures du Québec recherchent activement un financement pour survivre face aux répercussions de la crise de la COVID-19

Montréal (Québec), le 19 août 2020. Le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) et Femmessor organisent aujourd’hui un webinaire commun afin de présenter deux de leurs récents rapports de recherche : État des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada 2020, publié par le PCFE, et le rapport conjoint du PCFE et de Femmessor présentant les résultats de l’enquête Regard sur l’entrepreneuriat féminin au Québec en période de COVID-19. Il ressort de ces deux rapports que la COVID-19 exacerbe les difficultés qui entravent d’ores et déjà la réussite et l’essor de l’entrepreneuriat féminin.

L’étude PCFE et Femmessor Regard sur l’entrepreneuriat féminin au Québec en période de COVID-19 montre que près de la moitié (49,4 p. 100) des femmes entrepreneures interrogées sont en recherche active de financement pour assurer la survie de leur entreprise ou pour adapter leur offre de produits ou de services au contexte actuel. L’enquête révèle également que la crise a fortement impacté les femmes entrepreneures du Québec — deux tiers des entreprises ont réduit leur capacité de fonctionnement de 50 p. 100, et plus d’une entrepreneure sur cinq (22,3 p. 100) ayant répondu au sondage estime que son entreprise surmontera difficilement cette crise et pourrait ne pas se relever.

En mars et en avril, selon le sondage, les entreprises détenues par des femmes au Québec ont accusé une perte financière de 83 902 dollars en moyenne. Toutefois, seulement 20 p. 100 de ces entreprises envisagent de se prévaloir des mesures mises en place par les gouvernements du Québec et du Canada. Une grande partie des sondées ne pensaient pas réunir les conditions requises pour accéder aux programmes. D’autres ne savaient pas si les programmes disponibles visaient expressément leurs besoins et si elles auraient la possibilité de prétendre au bénéfice de ces mesures. Enfin, d’autres encore se sont tournées vers des sources de financement tierces.

Nous avons demandé aux femmes entrepreneures du Québec de citer les obstacles qui entravent l’accès au financement. Deux facteurs principaux ont émergé : la difficulté à faire valoir qu’elles remplissent les conditions requises, et la difficulté de s’orienter parmi les différents programmes et organismes. Les femmes entrepreneures du Québec souhaitent également être accompagnées pour pouvoir prendre le virage du numérique, adapter leur modèle d’affaires, étoffer leurs réseaux, et développer leur activité pour être à même de se relever de cette crise.

Les femmes interrogées ont mis en lumière cinq grandes pistes à suivre pour la reprise économique, parmi lesquelles l’incitation à l’achat de produits et services locaux, qui demeure une priorité; l’accompagnement vers l’acquisition de compétences en matière de littératie numérique et de gestion financière; et, enfin, un basculement du modèle économique global. Ce dernier point porte sur l’importance de la préservation de l’environnement et l’adoption de mesures, notamment le télétravail, permettant de concilier vie professionnelle et vie privée.

« Les entreprises dirigées par les femmes sont un élément moteur fondamental pour le pays, mais les obstacles systémiques demeureront un frein à l’économie et à ces entreprises si rien n’est fait pour leur offrir un soutien accru, spécifiquement conçu pour répondre à leurs besoins », estime Wendy Cukier, auteure principale du rapport État des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada 2020, fondatrice du Diversity Institute et directrice des études pour le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat. Le rapport État des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada 2020 synthétise les résultats de plusieurs recherches afin d’explorer les aspects propres à l’entrepreneuriat féminin, et les obstacles structurels que les femmes entrepreneures doivent surmonter. Ainsi, l’étude braque les projecteurs sur des sujets tels que la manière dont la société conçoit le plus souvent l’entrepreneuriat — et s’intéresse tout particulièrement au secteur des technologies —, et les stéréotypes liés aux entrepreneurs. Le rapport note également que si 15,6 p. 100 des petites et moyennes entreprises (PME) sont détenues majoritairement par des femmes, la proportion de femmes parmi l’ensemble des travailleurs autonomes canadiens est de 38 p. 100. Les femmes entrepreneures rencontrent des difficultés pour obtenir un financement et se voient souvent refuser le bénéfice de programmes destinés aux PME plutôt qu’aux entrepreneurs autonomes. Les défis auxquels se heurtent les femmes entrepreneures ont été exacerbés pendant la pandémie; nombre d’entre elles se sont vues exclues du bénéfice des dispositifs de soutien aux entreprises, travaillent dans les secteurs les plus sévèrement concernés par les mesures restrictives visant à protéger la santé publique, et ont assumé des responsabilités parentales qui ont excessivement pesé sur les femmes. L’étude révèle également que le Québec, tout comme la Colombie-Britannique, affiche le taux d’intention entrepreneuriale des femmes le plus élevé du Canada (16,7 p. 100). Par ailleurs, ce taux d’intention est deux fois plus élevé chez les Québécoises immigrantes que chez celles nées au Québec (30,9 p. 100 contre 14,9 p. 100 respectivement).

Les conclusions du rapport dressant l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canadasont complétées par une autre étude réalisée avec l’appui du PCFE : un sondage mené par Femmessor auprès de 1 080 femmes entrepreneures provenant des 17 régions du Québec, et issues d’entreprises de toutes tailles opérant dans une diversité de secteurs, pendant les mois de mars et d’avril 2020.

« Les résultats de l’enquête menée par Femmessor sur l’entrepreneuriat féminin au Québec pendant la crise de la COVID-19 montrent l’ampleur des répercussions de la crise en cours sur les entreprises détenues par des femmes », note Sévrine Labelle, PDG de Femmessor. « Plus que jamais, nous devons poursuivre les efforts que nous menons ensemble pour renforcer et promouvoir l’entrepreneuriat féminin dans le pays afin d’assurer le redressement de notre économie et de préserver les acquis remportés de haute lutte au cours des dix dernières années. »

Certaines femmes interrogées (18,3 p. 100) estiment que la crise actuelle a ouvert de nouvelles perspectives. « Malgré les difficultés classiques auxquelles se heurtent les femmes entrepreneures, celles-ci font preuve d’une énergie incroyable pour résister face à la crise », relève Tania Saba, directrice de la région Québec pour le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat et titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal. « Les résultats des deux études mettent en évidence les obstacles qui entravent leur réussite, les objectifs prioritaires pour leur développement et les actions à mener pour les épauler avec succès. »

Le rapport État des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada 2020, ainsi quel’enquêtemenée par Femmessor et le PCFE portant sur les répercussions de la crise de la COVID-19 sur l’entrepreneuriat fémininsont disponibles sur le site internet du PCFE (wekh.ca). Ce projet a bénéficié du soutien du gouvernement du Canada et du Conseil de recherches en sciences humaines.

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À propos du PCFE : le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) réunit un réseau national et une plateforme numérique ouverte qui ont pour but de mettre en commun des recherches, des ressources, ainsi que des stratégies novatrices. Sous la direction du Diversity Institute de l’Université Ryerson, et avec le concours du Ryerson’s Brookfield Institute for Innovation + Entrepreneurship et de la Ted Rogers School of Management, le PCFE encadre dix centres régionaux répartis à travers le Canada et pilote un réseau de chercheurs, d’organismes de soutien aux entreprises, et de parties prenantes majeures dans l’optique de créer un environnement plus inclusif et propice au développement de l’entrepreneuriat féminin au Canada.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez contacter :

Sabine Soumare, directrice marketing et communications, Ryerson Diversity Institute,  [email protected]

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